19/12/2012

Sémiologie de la situation de crise forçant à l'action



Je me prépare à faire face à quelque chose, mais si ce "quelque chose" est difficilement détectable, comment faire pour le voir ?

Sémiologie de la Crise.

Définition de Wikipedia * :
La sémiologie (du grec « séméion », le signe, et logos, "discours", "raison", "étude") est la science des signes. Le terme sémiologie a été créé par Emile Littré et pour lui, il se rapportait à la médecine. Il a ensuite été repris et élargi par Ferdinand de Saussure, pour qui la sémiologie est « la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ». Toute science étudiant des signes est une sémiologie.



Trouver et interpréter les signes annonciateurs d'évènements est toujours l'obsession de l'homme. De l'antique Pythie au statisticien en passant par le climatologue pour aboutir au citoyen moyen... tous cherchent à prévoir un avenir, ou du moins, raison cartésienne aidant, à en discerner les grandes lignes.

A notre micro-échelle (individuelle ou cellule familiale proche : couple et enfants) quels sont les domaines à surveiller pour ne pas rater "le signe", celui qui chez nous (apprentis survivants) deviendra le "top départ" de notre procédure de crise et de "réaction" ?

Ne nous leurrons pas, personne ne va nous donner ce "top" au bon moment. Il faut le trouver seul.

Une bonne connaissance de l'Histoire et des civilisations est nécessaire pour profiter du catalogue des anciens fléaux et de leurs conséquences.
Mais, rien ne sera aussi "lisible" que par le passé, dans nos pays "modernes" on ne parle plus de "famines", "d'épidémies", "guerre civile", termes qui pourtant ont qualifié et fixé des périodes de notre Histoire. Désormais, tout est plus flou, plus rapide, mélangé, complexe... et appeler un chat un "chat" n'est plus de nos jours politiquement correct.

Mon but ici est bien de ramener cela à la notre "micro-échelle", celle du "libre arbitre personnel" ; devant certaines situations et face aux choix possibles nous serons seuls .

Pour tenter de simplifier, j'ai dégagé trois grandes catégories et pour chacune, deux analyses suivant un facteur clef qui est celui de la vitesse :

  • -Causes naturelles
  • Rapides
  • Lentes

  • -Causes économiques (sociales)
  • Rapides
  • Lentes

  • -Causes personnelles
  • Rapides
  • Lentes

Causes naturelles rapides :

 Essentiellement au niveau local, ce sont des évènements désormais trop célèbres : inondations, incendies, glissement de terrain.

Voir les signes :
Analyse géographique locale, topographie, climatologie, ventologie, pluviométrie, géologie.


Quoi faire :
Aucune ambigüité quant à la conduite à tenir : protection maximale du domicile et évacuation immédiate avec utilisation des Bobs et assimilés. Point de chute obligatoire sans transport de danger.

Causes naturelles lentes : 

Évolution du climat vers des extrêmes (sécheresse, pluies...). Appauvrissement des sols, déforestation, pollution.
 Nous savons nous adapter au changement lent de notre environnement grâce à la technologie.

Voir les signes :
Évaluer la dépendance à l'énergie et à l'eau et en déduire un coefficient de "vulnérabilité" en cas de pénurie de celles-ci.
Observer les signes sur son habitat, fissures, moisissures, lézardes, recul de la végétation, érosion... tout ce qui peut engendrer un phénomène rapide est à considérer en urgence. 


Quoi faire :
Quand le danger sera estimé proche du réel, se préparer à changer d'endroit. Ce qui n'est pas à proprement parler une évacuation, plus un déménagement. L'anticiper pour ne pas perdre trop de valeur si revente il y a (et ne pas mettre autrui en danger - préférer une "reconversion de l'endroit" si possible).



Causes économiques (sociales) rapides :

 Guerre, attentat, émeutes... le meilleur exemple est actuellement (février 2011) la situation des pays d'Afrique du nord.

Voir les signes :
Suivi assidu de l'actualité, recoupement d'informations, surveillance des prix des denrées de base, taux de chômage, puissance de l'état, collecte d'informations internationales. Analyse du macro vers le micro et du micro vers le macro. Surveillance de sa rue, son quartier, sa ville. Dés que l'approvisionnement en denrées de base et/ou que les évènements vont toucher le quartier et/ou la rue : aucune ambigüité quant à la conduite à tenir.


Quoi faire :
Protection maximale du domicile et évacuation immédiate avec utilisation des Bobs et assimilés. Point de chute obligatoire avec transport de danger, mode "profil bas" le danger peut être partout.



Causes économiques (sociales) Lentes :

 Dégradation progressive généralisée. Paupérisation et fracture sociale en inexorable marche. Coût de la vie et du travail démesuré. 

Voir les signes :
Analyse à faire pour évaluer à quel moment l'Etat va être démissionnaire et rendre à chaque personne ses responsabilités vitales.
Respect de l'ordre public, taux de violence et criminalité, identitarisme, conservation des structures sociales locales et nationales, continuité des prestation sociales (sécurité sociale), approvisionnement en énergie des collectivités, surveillance globale de l'entretien des infrastructures, observation des mouvements corporatistes, cours des bourses effondrés, inflation/déflation ... pour tenter de résumer : quand tous les prélèvements sur mon salaire ne serviront plus à ce pourquoi ils sont destinés, si mon salaire m'est toujours versé et/ou ce qui va déboucher sur une cause rapide à brève échéance.


Quoi faire :
Repli progressif vers point de chute et préparation pour une vie en autarcie (production des denrées de base et nouvelle donne commerciale basée sur le troc). Pas de transport de danger. 



Causes personnelles rapides :

 Cela peut être un accident handicapant, un deuil, une dépression grave, une perte de travail au plus mauvais moment... la liste est malheureusement infinie.

Voir les signes :
Le moment clef est celui ou la dépense globale pour continuer "comme avant" va devenir trop élevée et remettre en cause des acquis et des statuts. Tant sur le plan moral que matériel.
Quand une action n'aura plus que des mauvaises conséquences, quand elle entérinera cet état de dégradation, quand le choix de la bonne voie "habituelle" ne sera plus possible, il faudra changer. 


Quoi faire :
Abandonner ses habitudes. Gel de l'attitude consumériste et repli direct vers le point de chute avec mise en place d'une vie en autarcie (production des denrées de base et nouvelle donne commerciale basée sur le troc) ou sur de nouvelles bases locales. Pas de transport de danger. Utilisation rapide d'un réseau pour stopper la chute et se stabiliser en urgence avant de reconstruire sur une nouvelle donne.



Causes personnelles lentes :

 C'est sans doute le pire scénario car la lenteur vaut l'habitude et l'invisibilité et que le monde à côté, lui, ne change pas.

Voir les signes :
Perte de pouvoir d'achat au niveau du minimum acceptable : nourriture, santé, hygiène, logement.
Conditions de vies dégradées et atteinte de l'intégrité morale. Dettes, marginalité patente, exclusion douce consentie.


Quoi faire :
Repli progressif vers point de chute et préparation pour une vie en autarcie (production des denrées de base et nouvelle donne commerciale basée sur le troc). Pas de transport de danger. Développer un réseau sur cette nouvelle donne.


Dans tous les cas, il y a trois points obligatoires qui sont à traiter dés maintenant :


  • - son état de santé à conserver à son maximum tant que tout va bien : soins différés, régimes, sport, addictions
  • - préparer un fond d'urgence (stock de nourriture, somme d'argent ou valeurs utilisables, matériel)
  • - développer un réseau de confiance, pour être aidé sans honte mais aussi pour aider les autres sans craintes pour soi-même.
Et ne jamais oublier que rien n'est acquis, rien n'est certain, rien n'est fixe, rien n'est éternel, rien n'est fini...

Monterosso
 

 La suite...
http://www.le-projet-olduvai.com/t4027-semiologie-de-la-situation-de-crise-forcant-a-l-action

* : lien explicite :http://fr.wikipedia.org/wiki/Semiologie

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