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21/09/2021

Vidage du poisson, par Rammstein

En survolant la rubrique "pêche", on s'aperçoit qu'aucun fil de discussion n'est consacré à la préparation du poisson fraîchement pêché. Il est donc plus que temps de remédier à cela. A

yant récemment initié mes gremlins à la technique, j'en ai profité pour faire quelques photos. Les images qui suivent, sans prétention, montrent ainsi le vidage pas à pas d'un poisson. Les candidats au vidage sont de grosses sardines de 20-25cm de long. La procédure est bien évidemment identique pour la plupart des poissons de rivière. Les poissons de mer peuvent cependant présenter des particularités physiques impliquant la prise de précautions spécifiques (je pense aux poissons plats, ou munis de rasoirs à la place des dents, voire hérissés de dards venimeux, ouille !), mais je laisse le traitement du sujet au bons soins des olduvaiens côtoyant le milieu maritime.


Il est très important de vider un poisson rapidement. La décomposition rapide des viscères gâtent en effet les chairs. Le mieux est d'effectuer cela à l'issue de la partie de pêche, en s'aidant de l'eau du lac ou de la rivière dans laquelle vous avez - légalement - prélevé le poisson. En situation de survie, les entrailles peuvent servir d'appât. En temps normal, mieux vaut laisser les viscères sur place que les laisser empester votre poubelle, au risque de fâcher tout rouge votre moitié (vécu). Au contraire de votre épouse, la faune aquatique locale saura, elle, apprécier ce cadeau. [Technique] Vidage du poisson 798961 

La première chose à faire est d'enlever le mucus qui recouvre le poisson. Un simple passage à l'eau accompagné de quelques frottements de la main suffit.


S'ensuit un écaillage en règle. On peut utiliser n'importe quelle objet pourvu d'une arrête vive, comme le dos d'une lame de couteau, un rocher, un grattoir à givre… qu'on déplace de la queue vers la tête. Suspect 


A l'issue de l'écaillage, la peau du poisson doit être douce au toucher, comme celle d'un bébé ! [Technique] Vidage du poisson 45335 


On passe ensuite au découpage. Pour cela une lame tranchante est requise. On cherche d'abord l'anus de la bestiole, point de départ de la découpe, et l'on incise l'abdomen jusqu'à la tête. affraid 


On ouvre l'abdomen, et l'anatomie interne de la sardine se révèle, sous le regard émerveillé des gremlins ! 



En s'aidant des doigts on sort toute la tripaille de la cavité abdominale… silent


On rince l'animal à grandes eaux, on vérifie que l'intérieur de l'abdomen est propre…


Et c'est terminé ! Le poisson peut ensuite être séché, congelé… ou finir directement sur le grill ! [Technique] Vidage du poisson 93186 

07/09/2021

Confection de fagots, par Résilient

 Bonjour à tous, 


Je suis l’heureux propriétaire d'une petite rivière (ou un gros ruisseau, au choix), qui a été laissée partiellement à l’abandon pendant une bonne vingtaine d’années, car pas de convention avec une association de pêche et un propriétaire qui n’a jamais entretenu.
  

L’ancien proprio avait rasé toute la ripisylve (la végétation des bords de rivière) juste avant de vendre « pour qu’c’est bien prop’ et qu’ça donne envie d’acheter». Mais bon, au bout de 3 ans, les aulnes, ça pousse bien (des recépées de 20 tiges de 5 cm de diamètre, pour 3 m de haut). Après pas mal de visites « d’experts » et de recherches sur internet, j’ai décidé de reprendre en main le bousin pour traiter toute cette végétation de bord d’eau en taille « têtard », ce qui va me permettre de faire du bois de chauffe en coupant les rejets de chaque arbre sans avoir à l’abattre. 

Je conserve donc le rejet de meilleure venue, le plus gros et le mieux fixé sur chaque souche.
La production de biomasse générée d’une ripisylve est délirante : 2 m3 de perches de bois (avec branchettes) pour une vingtaine de mètres de berge. Et des mètres de berges, j’en ai environ 400… 

Quiconque a déjà coupé des noisetières va comprendre l’ampleur du bazar : des perches pas assez grosses pour faire du bois de feu, des brindilles partout, et trop de boulot pour un broyeur (sans compter que le terrain est en pente…). 

Laisser pourrir ça sur place, comme cela m’a été suggéré, ne me convient pas : c’est crade, et voir autant de bois coupé « pour rien », ça me désole.
C’est comme ça que j’ai redécouvert le bon vieux fagot.

Nos ancêtres pas si lointains, avant l’invention de la tronçonneuse, de la fendeuse et du tracteur, ne brûlaient que rarement des bûches comme nous les connaissons aujourd’hui : un débit de tronc refendu jusqu’à obtenir des quartiers de bois manipulables. Le plus souvent, ils brûlaient des bois de petite section compressés entre eux pour obtenir ce qu’on appelait communément un fagot, ou fagotin, ou fascine. Le fagot était utilisé pour la cuisine, le four du boulanger (les « fascines de boulange »), ou comme moyen de chauffage pour ceux composés de branchages de 2 à 3cm de diamètre.
 
Confectionner du fagot à la main, c’est long et fastidieux. J’ai donc cherché si quelqu’un avait eu l’idée d’en inventer une.
Alors, ça existe, http://www.rectiligne.eu/ ou http://lafagoteuse.free.fr/?page_id=6 (médaille d’or concours Lépine 2013), mais c’est 400€ ou les fabricants ne répondent pas…J’ai donc décider d’en fabriquer une. 

Mon objectif est de fagoter des perches de moins de 5 cm de diamètre et des branchettes, dans un format permettant leur utilisation en bois de chauffage ou d’allumage, ainsi qu’une utilisation en réfection naturelle de berge par plessage (vivant ou mort). Dans ce dernier cas, le fagot sert de « filtre » en étant placé contre la face intérieure du tressage végétal constituant le mur de retenue de berge (la face extérieure étant celle du côté de l’eau) : 


Le fagot sert à éviter que les matières utilisées pour le remblaiement de l’espace compris entre le mur de plessis et la berge effondré (broyat de bois, terre…) ne passent dans les interstices du plessis. 

Donc, pour fagoter « utile », il faut un dispositif qui permette de serrer les branchages tout en les maintenant fortement pour que le fagot puisse être attaché (par un fil de fer) puis coupé à la longueur souhaitée (50 cm pour mon poêle).
Je me suis librement inspiré du grand modèle présenté dans l’Agrodoc « Outils et machines simples d'exploitation forestière » (ICI) pour en réaliser un plus petit pour la réalisation de fagotins de 50cm et du diamètre d’une bûche. 



Réalisation :


1 - Un cadre en bois pas cher (ici, du Douglas, mais n’importe quel bois fait l’affaire) : 2 sections de 6X8X80, assemblés « en échelle » avec 3 traverses de même section de 40 cm de long : une à chaque extrémité et une au centre.
2 - Marquer le centre des 2 traverses latérales et, de chaque côté, à 12-13 cm du centre, fixer des tasseaux solides de 30 à 40 cm de long. Perso, j’ai pris des sections rondes en hêtre que j’avais récupéré gratos en scierie : un simple trou dans la traverse et le barreau est fixé. Mais on peut utiliser des sections carrées, rectangulaires…peu importe. Ces 4 barreaux servent à guider les perches et les branchettes et à les maintenir alignées avant le serrage. 
3 - Dans la traverse du milieu, percer un trou au centre et y passer une corde solide (ici, de la corde de lieuse) et la bloquer par un noeud simple.
4 – Prendre ensuite une section solide de 40 cm environ que vous percerez à l’une de ses extrémités pour venir y fixer l’autre bout de la corde, avec un noeud simple.
5 – Sur une des traverses de bord du cadre, fixer deux équerres en vis-à-vis, à une distance égale à l’épaisseur de la section de la barre de serrage. Ces équerres serviront à coincer la barre de serrage, en passant un gros clou qui viendra la bloquer une fois en tension.   
 
Le bousin : 



Utilisation : 

1 - Confectionnez votre fagot avec des perches. L’idéal est d’avoir des grosses sections à l’extérieur, puis des moyennes, et enfin des brindilles au cœur du fagot. Mais, pour simplement brûler dans un poêle, un mélange de branches de tailles différentes est suffisant. Pour l’obtenir sans avoir à ébrancher les perches, je les entasse tête-bêche entre les sections verticales, ce qui permet de répartir les différents diamètres sur l’ensemble des fagots. 



2 - Une fois entassées, procédez au serrage. Des réglages seront nécessaires pour trouver la bonne longueur de corde assurant un serrage optimal, et pour déterminer le point où il faudra enfoncer une vis dans la barre de serrage pour qu’elle vienne se bloquer sur le clou. Sans cette vis, vous risquez de vous prendre la barre de serrage dans le groin. 



3 - Une fois serré, coincez la barre de serrage et liez la botte bien serrée de chaque côté, à l’intérieur du cadre. Dans mon cas, l’espacement de 40 cm me fait lier le fagot à 5 cm de chaque bord.
Conseil : placez les ficelles ou le fil de fer AVANT de serrer, car ce sera impossible après. Perso, j’utilise du fil de fer pour tendeur de grillage à poule. Quand je décendre le poêle, je les récupère et je les réutilise.     




4 – Desserrez le fagot, faites-le avancer, puis coupez-le (scie, tronçonneuse…) et recommencez l’opération jusqu’à la fin de la botte de perches.




Et voilà un fagot : 


N’essayez pas de fagoter complètement toute une longueur de perches en une seule fois pour les couper ensuite. En effet, le serrage modifie la position de chaque perche dans la botte et comme beaucoup ne sont pas droites, elles vont se détendre une fois coupées et, même si votre premier fagot sera bien serré, les suivants vont se desserrer immédiatement. 

Rendement :
Sans forcer, environ 30 fagots à l’heure. Peut être amélioré par une préparation préalable des bottes.

Qualité de feu : 

Brûle vite et fort, environ 20 minutes pour un fagot. Mais cela dépend évidemment du bois utilisé.
Les fagots peuvent être utilisés pour valoriser les branchages des coupes d’arbres jusqu’à leurs extrémités, alors que celles-ci sont généralement abandonnées en forêt lors des coupes importantes.


Faire de l'hydrolat avec les moyens du bord, par Aristote

J'ai voulu faire de l'hydrolat avec les moyens du bord.

D’abord un petit résumé de ce que j’ai pu glaner comme info sur le net :

L’hydrolat est une eau aromatique qui contient des molécules d’huiles essentielles mais en très petite quantité.
C’est un résidu de distillation, la vapeur en traversant la plante se charge de son huile essentielle et redevient de l’eau après condensation. C’est à ce moment-là que l’huile essentielle, (essence pure), se sépare de l’eau, mais l’eau qui reste n’est plus tout à fait de l’eau, puisqu’elle a été chargée en molécules aromatiques.

En fait, les hydrolats ont les mêmes propriétés que leurs huiles essentielles mais leur action thérapeutique est plus faible et c’est pour cela qu’il n’y a pas de contre-indications.
L’hydrolat est un milieu aqueux et se conserve assez mal car il peut être contaminé par des bactéries. On considère qu’un hydrolat « frais » se conservera environ 1 an à l’abri de la lumière et de la chaleur.

A quoi sert l’hydrolat ?   

Cosmétique :
- Démaquillant.
- lotion tonique.
- Nettoyage du visage.
- Dans toutes les recettes d’émulsions (crème hydratante, lait corporel…), etc..

Santé :
- La peau (prurit, eczéma, psoriasis), si on prépare l’hydrolat avec de la camomille ou du romarin pour l’acné.
- Digestion ou désintoxiquant (Basilique, menthe poivrée)
- Effet tonique (hydrolat de cannelle)
- On en met dans les tisanes.

Cuisine :
On peut l'ajouter très facilement aux préparations liquides (ce qui évite le petit inconvénient des brins de thym ou de romarin frais ou séchés) : les soupes, les sauces et les crèmes-desserts.

Remarques :
J’ai lu aussi qu’on pouvait congeler des glaçons d’hydrolat et les mettre dans une boisson. (cocktails).
Notez qu’il n’existe pas d’hydrolat d’agrume puisque les essences d’agrumes ne sont pas distillées à la vapeur mais obtenues par pression. Il existe cependant de l’hydrolat de fleur d’oranger ou de feuille de citronnier ou d’oranger amer… à tester

Chaque plante possède ses propres vertus :
J’en cite quelques-unes,


L’achillée millefeuille
Apaisant, purifiant et cicatrisant, soin des peaux acnéiques et des peaux irritées ou abîmées.
Je compte en faire car on peut l’utiliser en après-rasage.
Basilique
Connu pour calmer les spasmes et le stress, prévenir le rhume des foins et autres allergies.
Cyprès
Réputé pour soulager les jambes lourdes et pour lutter contre les varices, les œdèmes et la couperose en application locale.
Lavande
Soin sur les coups de soleil, brûlures, piqûres d’insectes. Indiqué pour traiter les zones acnéiques ou grasses, il favorise la cicatrisation des boutons.
Menthe
Appréciée en cas de transpiration excessive et pour purifier l'haleine. En tant qu'actif cosmétique, il sert à la confection de déodorants ou de dentifrices
Pin Douglas
Respiratoire, antiseptique et tonique, il s'utilise en vaporisation pour assainir l'air, prévenir bronchites et toux, et accompagner un sevrage tabagique. Il s'utilise aussi comme produit ménager pour désinfecter les surfaces.

http://www.aroma-zone.com/aroma/eaux2.asp

Après ces petites infos sur l’utilité de l’hydrolat voici comment j’ai procédé pour fabriquer un hydrolat de lavande.

 
Ustensiles :
- Une cocotte-minute.
- Un tuyau alimentaire transparent. (1m minimum)
- Un pot en gré
- Un couvercle de tajines.
Et bien sûr un brûleur à gaz ou autre.


La mise en place est assez simple, il faut fixer le tuyau sur la sortie du couvercle de la cocotte-minute avec un anneau de serrage et placer l’autre bout dans le pot en grès.


Je place ensuite un torchon qui va me servir de joint entre le couvercle et le pot pour compenser l’épaisseur de mon tuyau afin d’éviter que la vapeur ne s’échappe.
Je place un peu d’eau au fond de la cocotte-minute et je rajoute une bonne quantité  de lavande de mon jardin.




L’idéal serait que la lavande ne trempe pas dans l’eau mais plutôt maintenue juste au-dessus par un petit panier. Je n’en avais pas lors de mon expérience. Il faut savoir que les anciens pratiquaient de cette façon, ça marche aussi.

Le couvercle du tajine va me servir de réservoir pour y mettre de l’eau froide avec éventuellement des glaçons (si vous en avez) et cela, pour accentuer le choc thermique.


La vapeur d’eau qui se sera chargée en molécules de lavande en rencontrant une surface plus froide va se transformer en gouttelettes et de ce fait en hydrolat.
On met au début le feu assez fort jusqu’à ce que l’on voit la vapeur passer dans le tuyau et ensuite on baisse et on laisse chauffer doucement.


Au final, j’ai réussi à obtenir un hydrolat de lavande.
J’ai l’ai comparé avec un autre hydrolat du commerce et j’ai constaté que le mien sentait plus fort.
En ce qui me concerne, opération réussie. 

Attention cependant de ne pas utiliser des plantes sans vous renseigner et même si les hydrolats contrairement aux huiles essentielles ne présentent pas de danger ne faites rien sans vous renseigner de façon plus approfondie au préalable.

Le fil complet sur le forum Olduvaï