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21/09/2021

Vidage du poisson, par Rammstein

En survolant la rubrique "pêche", on s'aperçoit qu'aucun fil de discussion n'est consacré à la préparation du poisson fraîchement pêché. Il est donc plus que temps de remédier à cela. A

yant récemment initié mes gremlins à la technique, j'en ai profité pour faire quelques photos. Les images qui suivent, sans prétention, montrent ainsi le vidage pas à pas d'un poisson. Les candidats au vidage sont de grosses sardines de 20-25cm de long. La procédure est bien évidemment identique pour la plupart des poissons de rivière. Les poissons de mer peuvent cependant présenter des particularités physiques impliquant la prise de précautions spécifiques (je pense aux poissons plats, ou munis de rasoirs à la place des dents, voire hérissés de dards venimeux, ouille !), mais je laisse le traitement du sujet au bons soins des olduvaiens côtoyant le milieu maritime.


Il est très important de vider un poisson rapidement. La décomposition rapide des viscères gâtent en effet les chairs. Le mieux est d'effectuer cela à l'issue de la partie de pêche, en s'aidant de l'eau du lac ou de la rivière dans laquelle vous avez - légalement - prélevé le poisson. En situation de survie, les entrailles peuvent servir d'appât. En temps normal, mieux vaut laisser les viscères sur place que les laisser empester votre poubelle, au risque de fâcher tout rouge votre moitié (vécu). Au contraire de votre épouse, la faune aquatique locale saura, elle, apprécier ce cadeau. [Technique] Vidage du poisson 798961 

La première chose à faire est d'enlever le mucus qui recouvre le poisson. Un simple passage à l'eau accompagné de quelques frottements de la main suffit.


S'ensuit un écaillage en règle. On peut utiliser n'importe quelle objet pourvu d'une arrête vive, comme le dos d'une lame de couteau, un rocher, un grattoir à givre… qu'on déplace de la queue vers la tête. Suspect 


A l'issue de l'écaillage, la peau du poisson doit être douce au toucher, comme celle d'un bébé ! [Technique] Vidage du poisson 45335 


On passe ensuite au découpage. Pour cela une lame tranchante est requise. On cherche d'abord l'anus de la bestiole, point de départ de la découpe, et l'on incise l'abdomen jusqu'à la tête. affraid 


On ouvre l'abdomen, et l'anatomie interne de la sardine se révèle, sous le regard émerveillé des gremlins ! 



En s'aidant des doigts on sort toute la tripaille de la cavité abdominale… silent


On rince l'animal à grandes eaux, on vérifie que l'intérieur de l'abdomen est propre…


Et c'est terminé ! Le poisson peut ensuite être séché, congelé… ou finir directement sur le grill ! [Technique] Vidage du poisson 93186 

07/09/2021

Confection de fagots, par Résilient

 Bonjour à tous, 


Je suis l’heureux propriétaire d'une petite rivière (ou un gros ruisseau, au choix), qui a été laissée partiellement à l’abandon pendant une bonne vingtaine d’années, car pas de convention avec une association de pêche et un propriétaire qui n’a jamais entretenu.
  

L’ancien proprio avait rasé toute la ripisylve (la végétation des bords de rivière) juste avant de vendre « pour qu’c’est bien prop’ et qu’ça donne envie d’acheter». Mais bon, au bout de 3 ans, les aulnes, ça pousse bien (des recépées de 20 tiges de 5 cm de diamètre, pour 3 m de haut). Après pas mal de visites « d’experts » et de recherches sur internet, j’ai décidé de reprendre en main le bousin pour traiter toute cette végétation de bord d’eau en taille « têtard », ce qui va me permettre de faire du bois de chauffe en coupant les rejets de chaque arbre sans avoir à l’abattre. 

Je conserve donc le rejet de meilleure venue, le plus gros et le mieux fixé sur chaque souche.
La production de biomasse générée d’une ripisylve est délirante : 2 m3 de perches de bois (avec branchettes) pour une vingtaine de mètres de berge. Et des mètres de berges, j’en ai environ 400… 

Quiconque a déjà coupé des noisetières va comprendre l’ampleur du bazar : des perches pas assez grosses pour faire du bois de feu, des brindilles partout, et trop de boulot pour un broyeur (sans compter que le terrain est en pente…). 

Laisser pourrir ça sur place, comme cela m’a été suggéré, ne me convient pas : c’est crade, et voir autant de bois coupé « pour rien », ça me désole.
C’est comme ça que j’ai redécouvert le bon vieux fagot.

Nos ancêtres pas si lointains, avant l’invention de la tronçonneuse, de la fendeuse et du tracteur, ne brûlaient que rarement des bûches comme nous les connaissons aujourd’hui : un débit de tronc refendu jusqu’à obtenir des quartiers de bois manipulables. Le plus souvent, ils brûlaient des bois de petite section compressés entre eux pour obtenir ce qu’on appelait communément un fagot, ou fagotin, ou fascine. Le fagot était utilisé pour la cuisine, le four du boulanger (les « fascines de boulange »), ou comme moyen de chauffage pour ceux composés de branchages de 2 à 3cm de diamètre.
 
Confectionner du fagot à la main, c’est long et fastidieux. J’ai donc cherché si quelqu’un avait eu l’idée d’en inventer une.
Alors, ça existe, http://www.rectiligne.eu/ ou http://lafagoteuse.free.fr/?page_id=6 (médaille d’or concours Lépine 2013), mais c’est 400€ ou les fabricants ne répondent pas…J’ai donc décider d’en fabriquer une. 

Mon objectif est de fagoter des perches de moins de 5 cm de diamètre et des branchettes, dans un format permettant leur utilisation en bois de chauffage ou d’allumage, ainsi qu’une utilisation en réfection naturelle de berge par plessage (vivant ou mort). Dans ce dernier cas, le fagot sert de « filtre » en étant placé contre la face intérieure du tressage végétal constituant le mur de retenue de berge (la face extérieure étant celle du côté de l’eau) : 


Le fagot sert à éviter que les matières utilisées pour le remblaiement de l’espace compris entre le mur de plessis et la berge effondré (broyat de bois, terre…) ne passent dans les interstices du plessis. 

Donc, pour fagoter « utile », il faut un dispositif qui permette de serrer les branchages tout en les maintenant fortement pour que le fagot puisse être attaché (par un fil de fer) puis coupé à la longueur souhaitée (50 cm pour mon poêle).
Je me suis librement inspiré du grand modèle présenté dans l’Agrodoc « Outils et machines simples d'exploitation forestière » (ICI) pour en réaliser un plus petit pour la réalisation de fagotins de 50cm et du diamètre d’une bûche. 



Réalisation :


1 - Un cadre en bois pas cher (ici, du Douglas, mais n’importe quel bois fait l’affaire) : 2 sections de 6X8X80, assemblés « en échelle » avec 3 traverses de même section de 40 cm de long : une à chaque extrémité et une au centre.
2 - Marquer le centre des 2 traverses latérales et, de chaque côté, à 12-13 cm du centre, fixer des tasseaux solides de 30 à 40 cm de long. Perso, j’ai pris des sections rondes en hêtre que j’avais récupéré gratos en scierie : un simple trou dans la traverse et le barreau est fixé. Mais on peut utiliser des sections carrées, rectangulaires…peu importe. Ces 4 barreaux servent à guider les perches et les branchettes et à les maintenir alignées avant le serrage. 
3 - Dans la traverse du milieu, percer un trou au centre et y passer une corde solide (ici, de la corde de lieuse) et la bloquer par un noeud simple.
4 – Prendre ensuite une section solide de 40 cm environ que vous percerez à l’une de ses extrémités pour venir y fixer l’autre bout de la corde, avec un noeud simple.
5 – Sur une des traverses de bord du cadre, fixer deux équerres en vis-à-vis, à une distance égale à l’épaisseur de la section de la barre de serrage. Ces équerres serviront à coincer la barre de serrage, en passant un gros clou qui viendra la bloquer une fois en tension.   
 
Le bousin : 



Utilisation : 

1 - Confectionnez votre fagot avec des perches. L’idéal est d’avoir des grosses sections à l’extérieur, puis des moyennes, et enfin des brindilles au cœur du fagot. Mais, pour simplement brûler dans un poêle, un mélange de branches de tailles différentes est suffisant. Pour l’obtenir sans avoir à ébrancher les perches, je les entasse tête-bêche entre les sections verticales, ce qui permet de répartir les différents diamètres sur l’ensemble des fagots. 



2 - Une fois entassées, procédez au serrage. Des réglages seront nécessaires pour trouver la bonne longueur de corde assurant un serrage optimal, et pour déterminer le point où il faudra enfoncer une vis dans la barre de serrage pour qu’elle vienne se bloquer sur le clou. Sans cette vis, vous risquez de vous prendre la barre de serrage dans le groin. 



3 - Une fois serré, coincez la barre de serrage et liez la botte bien serrée de chaque côté, à l’intérieur du cadre. Dans mon cas, l’espacement de 40 cm me fait lier le fagot à 5 cm de chaque bord.
Conseil : placez les ficelles ou le fil de fer AVANT de serrer, car ce sera impossible après. Perso, j’utilise du fil de fer pour tendeur de grillage à poule. Quand je décendre le poêle, je les récupère et je les réutilise.     




4 – Desserrez le fagot, faites-le avancer, puis coupez-le (scie, tronçonneuse…) et recommencez l’opération jusqu’à la fin de la botte de perches.




Et voilà un fagot : 


N’essayez pas de fagoter complètement toute une longueur de perches en une seule fois pour les couper ensuite. En effet, le serrage modifie la position de chaque perche dans la botte et comme beaucoup ne sont pas droites, elles vont se détendre une fois coupées et, même si votre premier fagot sera bien serré, les suivants vont se desserrer immédiatement. 

Rendement :
Sans forcer, environ 30 fagots à l’heure. Peut être amélioré par une préparation préalable des bottes.

Qualité de feu : 

Brûle vite et fort, environ 20 minutes pour un fagot. Mais cela dépend évidemment du bois utilisé.
Les fagots peuvent être utilisés pour valoriser les branchages des coupes d’arbres jusqu’à leurs extrémités, alors que celles-ci sont généralement abandonnées en forêt lors des coupes importantes.


Faire de l'hydrolat avec les moyens du bord, par Aristote

J'ai voulu faire de l'hydrolat avec les moyens du bord.

D’abord un petit résumé de ce que j’ai pu glaner comme info sur le net :

L’hydrolat est une eau aromatique qui contient des molécules d’huiles essentielles mais en très petite quantité.
C’est un résidu de distillation, la vapeur en traversant la plante se charge de son huile essentielle et redevient de l’eau après condensation. C’est à ce moment-là que l’huile essentielle, (essence pure), se sépare de l’eau, mais l’eau qui reste n’est plus tout à fait de l’eau, puisqu’elle a été chargée en molécules aromatiques.

En fait, les hydrolats ont les mêmes propriétés que leurs huiles essentielles mais leur action thérapeutique est plus faible et c’est pour cela qu’il n’y a pas de contre-indications.
L’hydrolat est un milieu aqueux et se conserve assez mal car il peut être contaminé par des bactéries. On considère qu’un hydrolat « frais » se conservera environ 1 an à l’abri de la lumière et de la chaleur.

A quoi sert l’hydrolat ?   

Cosmétique :
- Démaquillant.
- lotion tonique.
- Nettoyage du visage.
- Dans toutes les recettes d’émulsions (crème hydratante, lait corporel…), etc..

Santé :
- La peau (prurit, eczéma, psoriasis), si on prépare l’hydrolat avec de la camomille ou du romarin pour l’acné.
- Digestion ou désintoxiquant (Basilique, menthe poivrée)
- Effet tonique (hydrolat de cannelle)
- On en met dans les tisanes.

Cuisine :
On peut l'ajouter très facilement aux préparations liquides (ce qui évite le petit inconvénient des brins de thym ou de romarin frais ou séchés) : les soupes, les sauces et les crèmes-desserts.

Remarques :
J’ai lu aussi qu’on pouvait congeler des glaçons d’hydrolat et les mettre dans une boisson. (cocktails).
Notez qu’il n’existe pas d’hydrolat d’agrume puisque les essences d’agrumes ne sont pas distillées à la vapeur mais obtenues par pression. Il existe cependant de l’hydrolat de fleur d’oranger ou de feuille de citronnier ou d’oranger amer… à tester

Chaque plante possède ses propres vertus :
J’en cite quelques-unes,


L’achillée millefeuille
Apaisant, purifiant et cicatrisant, soin des peaux acnéiques et des peaux irritées ou abîmées.
Je compte en faire car on peut l’utiliser en après-rasage.
Basilique
Connu pour calmer les spasmes et le stress, prévenir le rhume des foins et autres allergies.
Cyprès
Réputé pour soulager les jambes lourdes et pour lutter contre les varices, les œdèmes et la couperose en application locale.
Lavande
Soin sur les coups de soleil, brûlures, piqûres d’insectes. Indiqué pour traiter les zones acnéiques ou grasses, il favorise la cicatrisation des boutons.
Menthe
Appréciée en cas de transpiration excessive et pour purifier l'haleine. En tant qu'actif cosmétique, il sert à la confection de déodorants ou de dentifrices
Pin Douglas
Respiratoire, antiseptique et tonique, il s'utilise en vaporisation pour assainir l'air, prévenir bronchites et toux, et accompagner un sevrage tabagique. Il s'utilise aussi comme produit ménager pour désinfecter les surfaces.

http://www.aroma-zone.com/aroma/eaux2.asp

Après ces petites infos sur l’utilité de l’hydrolat voici comment j’ai procédé pour fabriquer un hydrolat de lavande.

 
Ustensiles :
- Une cocotte-minute.
- Un tuyau alimentaire transparent. (1m minimum)
- Un pot en gré
- Un couvercle de tajines.
Et bien sûr un brûleur à gaz ou autre.


La mise en place est assez simple, il faut fixer le tuyau sur la sortie du couvercle de la cocotte-minute avec un anneau de serrage et placer l’autre bout dans le pot en grès.


Je place ensuite un torchon qui va me servir de joint entre le couvercle et le pot pour compenser l’épaisseur de mon tuyau afin d’éviter que la vapeur ne s’échappe.
Je place un peu d’eau au fond de la cocotte-minute et je rajoute une bonne quantité  de lavande de mon jardin.




L’idéal serait que la lavande ne trempe pas dans l’eau mais plutôt maintenue juste au-dessus par un petit panier. Je n’en avais pas lors de mon expérience. Il faut savoir que les anciens pratiquaient de cette façon, ça marche aussi.

Le couvercle du tajine va me servir de réservoir pour y mettre de l’eau froide avec éventuellement des glaçons (si vous en avez) et cela, pour accentuer le choc thermique.


La vapeur d’eau qui se sera chargée en molécules de lavande en rencontrant une surface plus froide va se transformer en gouttelettes et de ce fait en hydrolat.
On met au début le feu assez fort jusqu’à ce que l’on voit la vapeur passer dans le tuyau et ensuite on baisse et on laisse chauffer doucement.


Au final, j’ai réussi à obtenir un hydrolat de lavande.
J’ai l’ai comparé avec un autre hydrolat du commerce et j’ai constaté que le mien sentait plus fort.
En ce qui me concerne, opération réussie. 

Attention cependant de ne pas utiliser des plantes sans vous renseigner et même si les hydrolats contrairement aux huiles essentielles ne présentent pas de danger ne faites rien sans vous renseigner de façon plus approfondie au préalable.

Le fil complet sur le forum Olduvaï

16/08/2021

Séchage de la viande, par Rammstein

 

Conserver de la viande peut s'avérer problématique si l'on ne dispose pas d'un réfrigérateur ou d'un congélateur. Des alternatives existent toutefois :
- le salage,
- la cuisson puis la mise en conserve,
- le sêchage.

C'est cette dernière option que je me suis permis de tester, en m'inspirant du post suivant publié sur le forum de David Manise : http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,2008.0.html

Autant le dire tout de suite : ma recette est une improvisation totale par rapport à ce qu'on peut lire sur le sujet. Le résultat par contre m'a pleinement satisfait.

Pour 1kg de boeuf, j'ai utilisé :

- 0,5L de bière blonde,
- 2 cuillers à café de sel (très important),
- de la sauce soja,
- du tabasco (pas trop quand même),
- des épices diverses et variées qui trainaient dans la cuisine (poivre, genièvre, thym...),
- un citron vert.

Ces ingrédients servent à réaliser la marinade.



Le kilo de boeuf est tout d'abord découpé en tranches, si possible fines et si possible perpendiculairement aux fibres musculaires. Comme je suis tête en l'air, j'ai omis de mettre la viande 2 heures au congélo pour la durcir un peu. Résultat : des tranches épaisses et une découpe loin d'être perpendiculaire aux fibres...



Une fois la viande découpée, les morceaux sont mis à tremper dans la marinade pendant 24 heures.



ensuite, muni d'une grosse aiguille, on enfile les tranches de viandes sur un morceau de ficelle de cuisine, et l'on suspend le tout dans son four.


Le sêchage peut alors commencer. Dans le cas présent le four était réglé à 70°C avec ventilation. Après 4 heures de sêchage, j'ai recoupé les tranches et augmenté la température à 90°.




Finalement, après 8 heures de sêchage, j'ai interrompu le processus, estimant le résultat propre à la consommation.




Pour 1 kilo de viande fraîche on obtient environ 500 grammes de viande sêchée. Il est également possible de s'abstenir de la marinade et d'enduire seulement la viande d'épices.

Chacun est libre de concocter sa recette dans son coin : les seuls paramètres importants sont le sel et la température de sêchage (supérieure à 70°C pour éliminer les méchants germes).

Selon le taux d'humidité après sêchage, la viande se conserve de 2 semaines (intérieur rosé) à 10 ans (consistance "chips") !

Si ma femme a manqué vomir en voyant l'état de la cuisine, elle a par contre particulièrement apprécié le résultat. Mes enfants sont quant à eux définitivement accros.

Cette technique de conservation peut se mettre en oeuvre même si l'on ne dispose pas d'un four. Un feu de bois surmonté d'une cabine de sêchage de fortune peut faire l'affaire. On trouve également dans certains magasins des "fours de camping" (ci-dessous le Coleman Campstove, pliable), qui se montent sur une gazinière ou une plaque de cuisine électrique. Ce genre d'ustensile est facile à copier si l'on est un peu bricoleur.

Et si l'on ne dispose d'aucune source d'énergie ou de combustible, il reste le sêchage au soleil !

La viande sêchée peut se consommer tel quel. Mais on peut également l'incorporer dans une soupe ou une sauce. Un ami sud-africain la consomme en tartine, râpée et mélangée à du beurre !

Le fil sur le forum Olduvaï 

13/08/2021

Production de bois de chauffage : la taille têtards (ou trognes, chapoules, charpoules...), par Résilient

 Salut à tous, 

Comme pour le reste de mes chantiers, je voulais trouver une solution indépendante pour mon bois de chauffage. 
La première solution qui m'était venue naturellement à l'esprit était d'exploiter intelligemment les boisements déjà présents sur mon terrain, de manière classique : abattage, coupe, fendage....

Le point positif étant que mon terrain me fournirait l'énergie nécessaire au chauffage, à la cuisine et à l'eau chaude sanitaire.

Les points négatifs étant assez nombreux : 

- utilisation de machines à énergie fossile : tronçonneuse, fendeuse, tracteur...
- technique nécessitant une bonne forme physique et donc non valables pour des personnes âgées (et oui : faut y penser) ; 
- mobilisation de surfaces importantes pendant des périodes très longues pour une finalité unique : la production d'énergie. 


Mais c'est une autre problématique inhérente à mon terrain qui m'a progressivement amené à une autre solution pour la production de bois : le terrain est traversé sur 200m par un cours d'eau, et je suis propriétaire des 2 berges, ce qui nous fait 400m de berges à consolider, surveiller, entretenir et toussa...

C'est donc naturellement que je me suis intéressé à la ripisylve (les arbres qui poussent sur les berges), puisque ce sont ces arbres dont le réseau racinaire retient les berges des cours d'eau et qui en assurent la solidité.  

Les essences principales de la ripisylve sont les différentes espèces de saules, les aulnes, le frêne, les érables sycomore et plane, l'orme champêtre... voir ici : http://www.crpf-poitou-charentes.fr/Les-essences-de-la-ripisylve.html

C'est donc tout naturellement aussi qu'à un moment, je suis tombé sur un site formidable traitant de la taille des arbres dite "en têtard" : http://missionbocage.fr/references-bibliographiques/fiches-techniques-bocage-info/

La taille en têtard a presque complètement disparu des pratiques sylvicoles et ripisylvicoles, alors que sa pratique est attestée dès le néolithique, et qu'elle a perduré jusqu'à l'avènement de l'agriculture moderne, dans les années 50. Ensuite, ce fut le massacre, et des millions de ces arbres ont été abattus, brûlés ou simplement laissés à pourrir...

 Le principe est de former l'arbre en l'étêtant quand il atteint 5 cm de diamètre à une hauteur comprise entre 1.30 m et 2 m, et de couper toutes les branches restant sur le tronc. L'année suivante, l'arbre produit des rejets à partir de la tête, qu'on laissera pousser entre 3 ans (pour les aulnes) et 10 ans (pour les chênes), ce qui permet de récolter les branches tout en laissant l'arbre en place, qui "rejettera" des branches, et le cycle recommence. On peut ainsi récolter 1 stère de bois par arbre à chaque coupe, une fois l'arbre à maturité.   

De fait, le têtard répond à l'ensemble de mes problématiques : 

- pratiqué avec de l'aulne, du frêne et du saule en ripisylve, il permet de consolider les berges en plantant un arbre tous les 1 à 3 mètres (les têtards prennent peu de place et n'ont pas le temps de se gêner, puisqu'ils sont rabattus régulièrement). A ce compte, je peux planter presque entre 150 et 300 arbres, rien que sur les berges (soit 150 stères tous les 3 ans, une fois l'arbre à maturité). 

- les branches à couper sont basses (le tronc fait 2m de haut maxi, souvent moins) et plus légère que des grumes. La manipulation est donc beaucoup plus aisée et surtout, moins dangereuse. 

- l'arbre n'est pas abattu : pas d'engins, pas de perturbation de la flore, pas de replantation à faire ; 

- les branches font environ 10-15 cm de diamètre (une fois l'arbre à maturité), et il n'est donc pas utile de les refendre. De plus, elles peuvent être coupées avec des moyens manuels (scie à bûches). Il n'y a donc plus de dépendance aux énergies fossiles.

- dernier point non négligeable, la durée de séchage avant utilisation : l'aulne, le saule, le noisetier et le frêne, s'ils sont coupés après la chute de sève (en hiver, donc), seront prêts à brûler à l'automne suivant, s'ils sont entreposés en piles de séchage et bien exposés au soleil. Je me chauffe partiellement à cela (et même exclusivement de septembre à novembre) et le bois flambe parfaitement sans encrasser (pas d'encrassage particulier lors du ramonage). Il faut 3 ans après abattage pour avoir du chêne brûlable et 2 ans pour du hêtre. 

J'ai commencé  à tailler à l'hiver 2016 les arbres déjà en place issus de recépées (une trentaine). J'en ai étêté à l'hiver 2017 (une trentaine également). J'en ai retaillé cette année (hiver 2018). L'idée est d'avoir, à maturité, 30 à 40 arbres à traiter chaque année. Et autant de stères à récupérer.


Quelques photos : 

1 - Exemple d'arbre étêté cet hiver (janvier 2019) : Aulne de berge: 3,5 m rabattu à 1,5m, diamètre 6cm


2 - Aulnes étêtés l'hiver dernier (croissance d'un seul été) tronc rabattu à 1,5m, diamètre 5cm et 10 cm


3 - Aulnes étêtés à l'hiver 2017 (2 étés de croissance), rabattus à 1,5m, Diam entre 10 et 20 cm
Certains rejets font près de 3m, pour un diamètre de 3 à 5 cm, c'est-à-dire utilisable en combustible. 
Ces arbres seront à nouveau ébranchés à l'hiver prochain. 




Le fil sur le forum Olduvaï 

07/08/2021

SÉCHOIR SOLAIRE OU DESHYDRATEUR SOLAIRE, par Aristote

 Mon objectif est double :

1) D’abord avoir une solution supplémentaire pour stocker et conserver des aliments accessibles seulement à certaines périodes de l’année afin de pouvoir les consommer en hiver. Ce projet s’inscrit bien dans une recherche à accentuer mon autonomie. 
2) Me fabriquer un support pratique pour étaler les herbes afin qu’en période d’été celles-ci puissent sécher. Un séchoir solaire ça sert donc à déshydrater les aliments en éliminant environ 80% de leur humidité.
 C’est un mode de conservation qui aide à garder une saveur et une qualité nutritive. 
Une fois déshydratés, on peut stocker ces aliments dans des bocaux ou les mettre sous vide, à l’abri de la lumière et au frais. Cela permet de les maintenir consommables sur une plus longue période.
Il y a plusieurs types de séchoir solaire. Leur conception peut être simple comme faire son séchoir avec des éléments de récupération dans un meuble vitré, un vieux frigidaire, un four usagé ou avec quelques matériaux très basiques (plaques en verre ou plexi), Cependant j’évite personnellement tout matériaux ou peintures non naturels.




Ou  bien  des conceptions plus élaborées avec un ventilateur de forçage et qui s’adressent plutôt aux professionnels. 

Tout dépendra du rendement que vous souhaitez accomplir.

Chaque année, j’ai l’habitude de cueillir quelques herbes médicinales de type Achillée Millefeuille, Bouillon Blanc, mélisse etc.. Et ça permet l’hiver de se faire quelques tisanes. 
Pour sécher ces herbes je les posai sur du Sopalin ou bien je les exposai simplement au soleil. Pas très pratique car j’en étalai partout et mes herbes n’étaient pas à l’abri d’un animal de passage qui pouvait venir y fouiller ou pire, uriner dessus. (Ex : Chats de mes voisins mignons mais très curieux)
Mon choix de conception s’est porté sur un séchoir que je dirai moyennement simple à construire car cela a pris du temps pour le monter. La raison c’est que je n’ai pas utilisé de matériaux préalablement fabriqués, j’ai construit mon séchoir à partie d’éléments de récupération bruts (plaques de bois, contre plaqué, tasseaux etc..) donc galère, mais une fois commencé il faut bien finir..

Les seuls matériaux que j’ai acheté sont la vitre que j’ai fait couper sur mesure et le grillage métallique très fin pour éviter l’intrusion des insectes et permettre la ventilation.

Je me suis inspiré de ce type de séchoir que voici :



Mais j’ai aussi apporté ma petite touche personnelle.

Juste un clin d’œil à l’un de nos membres, Semper et son topic sur le logiciel 3D Sketchup. 
https://www.le-projet-olduvai.com/t5570-plans-d-architecture-3d-sketchup-free-ware
Après lecture, j’ai essayé et c’est pas mal du tout. C’est un outil gratuit avec une prise en main assez rapide que je recommande aux membres pour parfaire leurs exposés sur notre forum. Ça m’a servi surtout à présenter visuellement d’autres idées potentielles sur mon propre ouvrage.

Voici donc mon séchoir solaire :



On peut diviser l’ensemble en trois parties principales :

La tour sur pieds :

Les claies :



Et le capteur solaire:



Il faut obtenir une température d’au moins 30°. Pour cela, il faut mettre au fond du caisson un isolant naturel (par exemple de la sciure) et un morceau de tôle ondulée que vous découperez sur mesure. Si la chaleur n’est pas suffisante on peut rajouter sur les côtés des miroirs réflecteurs pour augmenter l’effet de serre.
Il faut aussi que le caisson ait une bonne inclinaison entre lui et la tour. L’idéal c’est un angle de 46°. Cette inclinaison est calculée pour capter un maximum d’énergie solaire. (Voir plan juste en-dessous)



Pour info, je n’ai pas trop respecté les cotations de ce plan.  Ma construction est différente aussi au niveau de l’encastrement  entre le capteur solaire et la tour j’ai préféré faire autrement pour me faciliter la tâche. Plutôt qu’un encastrement par le dessous j’ai fait la jonction sur l’avant.


J’ai pensé que cette façon de faire pouvait permettre d’ajouter des capteurs supplémentaires au cas où la chaleur ne serait pas suffisante comme pendant une journée faiblement ensoleillée.
Exemple : (merci Sketchup Smile )



Une fois ces éléments assemblés, la chaleur émise par le soleil en passant à travers la vitre chauffera l’air contenu dans le capteur et passera entre les claies de cette façon. 


Il faut laisser des ouvertures sur seulement un côté mais de façon opposée et à chaque niveau. Cela afin de bien ventiler chaque étage.



Petite précision : Mon séchoir n’est pas encore tout à fait terminé. Je n’ai pas encore appliqué de peinture blanche à l’intérieur de la tour, il me manque également la tôle noire avec l’isolant en-dessous. Je n’ai pas non plus ajouté de miroirs réflecteurs.
Mais ce séchoir peut fonctionner tel qu’il est. 
Je compte effectuer des tests de chaleur pour étudier ce que peut avoir l’impact du rajout graduel de ces composants. C'est-à-dire tester d’abord l’impact de chaleur de mon appareil tel qu’il est, y insérer ensuite la tôle et après les réflecteurs. 
J’attends juste le soleil qui se fait plutôt rare en ce moment.
Même si ce topic explique (je pense) l’essentiel pour se construire un séchoir qui tienne la route je compte y ajouter des suites  afin de témoigner des résultats obtenus et de la réelle efficacité de mon projet qui est actuellement en phase d’essais.




A bientôt alors…SÉCHOIR SOLAIRE OU DESHYDRATEUR SOLAIRE: Ouf10

 Aristote