10/12/2012

Communiquer sans radioélectricité...




Communiquer est presque toujours associé, dans notre esprit, à l'emploi de l'électricité, au moyen du télégraphe, du téléphone, du télex, de la radio, de la télévision, de l'Internet, pour les citer par ordre d'apparition.

Mais il y a bien d'autres moyens possibles, qui ne sont sûrement pas aussi pratiques, mais bien utiles, faute de mieux, quand l'on n'est plus à portée de voix.


Commençons par le plus simple, son propre corps, et les signaux que l'on peut faire avec ses bras, aidés de fanions pour être plus visibles à grande distance. Le procédé est très ancien, et il demeura d'usage, dans la marine, jusqu'il y a peu de temps. A chaque position des deux bras correspond un signe (lettre, chiffre, ponctuation), un peu comme pour le morse.

La portée de jour dépend de la visibilité, et de l'éloignement, mais une jumelle l'augmente fortement, si le temps le permet.

La version mécanique de ce système a été le télégraphe optique Chappe du 19ème siècle (jusqu'à ce qu'il soit remplacé par son équivalent électrique).

Dans tous les cas, avec des fanions, la portée pourra être estimées en kilomètres, tout au plus.

Pour de très courtes distances, les signaux faits avec les mains peuvent exprimer bien des informations. Par exemple, en plongée sous-marine, mais aussi sur terre...


Toujours dans la gamme des procédés optiques, il y a l'héliographe, que nous avons tous utilisé, en envoyant la lumière du soleil dans l'oeil d'un camarade, en classe.

L'équipement est simple, et peut être bricolé : un trépied qui supporte un miroir pouvant osciller autour d'un axe, au moyen d'un levier. On commence par régler le miroir pour que le rayon lumineux réfléchi parte dans la bonne direction, quand on actionne le levier, tandis que ce même rayon est dirigé ailleurs, quand le miroir est au repos. Il ne reste plus qu'à utiliser le code morse (les points et les traits) comme en télégraphie électrique.

Cette fois, la portée peut être de plusieurs dizaines de kilomètres, et elle dépend à la fois : de la taille et de la qualité du miroir, de la transparence de l'air, de l'aide d'une jumelle ou d'une lunette du côté de la réception, de l'altitude à laquelle l'on est (plus on est haut, plus on voit loin...).

Ce dispositif fut intensément utilisé pendant tout le 19ème siècle, et jusqu'au début du 20ème siècle. Certains textes grecs font déjà mention de boucliers utilisés pour faire des signaux lumineux, il y a plus de deux mille années...


La nuit, le miroir peut être remplacé par une sorte de projecteur équipé d'un système d'obturation de la lumière (des volets mobiles) ou d'allumage et d'extinction de la source lumineuse. A nouveau, ce dispositif fut longtemps employé dans la marine (lampe aldis), et il l'est peut-être encore... Les grecs, encore eux, faisaient de même, avec des torches résinées, selon un code préétabli, bien avant nous...

De nuit, si le plafond des nuages est assez bas (mais pas trop, non plus), et si la lampe est puissante, on peut dépasser la portée optique normale (jusqu'à l'horizon) en pointant le projecteur vers les nuages, situés au loin, et dans la direction des destinataires.



Une solution optique de secours, peut être le signal de fumée, tel qu'on le voit pratiqué par les amérindiens, dans certains westerns. La portée est plus faible qu'avec un héliographe, et l'on ne peut pas transmettre des longs messages. Mais, pour faire passer des informations simples, c'est suffisant. Encore faut-il que le vent ne souffle pas trop fort, alors.

L'avantage (ou l'inconvénient) du signal de fumée, c'est qu'il est normalement visible de toutes les directions, ce qui élimine le besoin de savoir exactement où se trouve le destinataire. Tout comme lors de l'emploi de fusées éclairantes, d'ailleurs.


Pour communiquer à plus courte distance, et pour des consignes simples, mais sans contact visuel possible, il y a le sifflet, qui peut porter à quelques centaines de mètres, tout au plus.

Dans certaines circonstances, il existe aussi le moyen du tuyau acoustique, valable sur quelques dizaine de mètres. Une version minimale est constituée d'un tuyau d'arrosage, avec un entonnoir emmanché à chaque extrémité, comme nous y avons joué, enfants. Professionnellement, c'était le moyen traditionnel de dialoguer entre la passerelle et la salle des machines, sur les bateaux ; mais aussi, de donner des ordres à son personnel, dans les grandes maisons du 19ème siècle (avant les interphones électriques).


L'avantage principal de tous ces procédés, c'est la simplicité des moyens à mettre en œuvre : miroir, couverture, sifflet, fanions..

. Mais, il y en a d'autres : faible coût et encombrement (sauf peut être, pour l'héliographe, encore qu'il peut être réduit à un petit miroir de poche) ; relative confidentialité, notamment pour l'héliographe qui est très directif, ainsi que pour la lampe de nuit (surtout si elle travaille en infrarouge), sans oublier le tuyau acoustique.

Le plus dur, c'est de se donner la peine d'apprendre les codes nécessaires pour pouvoir transmettre des messages explicites, à base de mots et de chiffres.


Il ne faut pas négliger l'emploi des animaux, pour communiquer.

Surtout le pigeon voyageur, pour des liaisons à très grandes distances, et très rapidement.

Par exemple, pour l'acheminement de prélèvements, jusqu'aux laboratoires hospitaliers, quand une liaison terrestre (même rapide, par moto) serait trop longue.

Plus, le chien dressé, pour des liaisons réalisées à plus courte distance, et moins rapidement, mais avec l'option de la prise en charge de colis, en plus des messages. Comme l'avaient bien compris certains contrebandiers des temps anciens... Ainsi que les douaniers qui avaient alors dressé des chiens pour l'interception de ces messagers à quatre pattes...


En l'absence d'animaux, pour délivrer des messages écrits, il y a le lance-pierre, pour quelques dizaines de mètres de portée (entre deux bateaux, par exemple), ainsi que la flèche d'arc (jusqu'à un millier de mètres).

Sans prétendre avoir traité du sujet à fond, il y a là une bonne compilation de tous les moyens traditionnels utilisables pour échanger des informations, entre des personnes plus ou moins éloignées.


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