Goji ( Lycium Barbarum )
Le Goji (nom commercial), Lycium Barbarum (nom botanique) est largement consommé en Chine, mais très méconnu du monde occidental.
Le fruits séchés ressemblent à de gros raisins secs rouges, et ont un goût particulièrement sucré (dû à la présence de polysaccharides).
C'est une plante de la familles de solanacées qui a l'inconvénient de subir un marketing de distributeurs peu scrupuleux... a tel point que l'on se demande si c'est pas eux qui ont rédigé les pages de wikipedia.
Un grande partie est vraie (partie nutritive, antioxydante et médicinale du wiki), les résultats sont disponibles sur Pubmed (publications médicales, en anglais). Les études sont largement canadiennes, qui étudient actuellement l'impact positif sur l'évolution des cancers. (Exemple : une étude intéressante parmi tant d'autres faite sur les antioxydants du goji)
Les premiers résultats ont été largement concluants, ce qui a valu ce boom des ventes sur internet. Il n'y a qu'à tester avec gogol en tapant "goji" et vous verrez tous les "blogs" qui vendent le précieux fruit.
Mais il y a une part qui me fait sauter au plafond : l'aspect "niveau vibratoire" et tout le tintouin astrologique....
Le problème français est de prendre toujours du retard sur l'arrivée d'un nouvel élément thérapeutique (et les recherches nécessaires), si bien que très peu de médecins ne connaissent le nom "Lycium Barbarum", ainsi que son potentiel thérapeutique; à tel point que l'on trouve une tonne de conseils et posologies....fournis par les distributeurs !
Sinon, certains ont "créé" une souche lycium "tibeticum", car ils la cultivent au Tibet.
1 : La souche est bien Barbarum, c'est juste une opération marketing pour faire oublier la culture intensive chinoise (aux pesticides, avec un label bio un peu aléatoire ainsi que l'irradiation des graines); en oubliant au passage de préciser que cette partie du Tibet est sous l'autorité chinoise....avec un système de production identique ! Donc rien ne justifie l'écart de prix avec les autres régions (Méfiance donc si vous achetez des graines ou des fruits sur le net !).
On a néanmoins remarqué (au Canada) qu'une culture non-intensive produisait des fruits de bien meilleure qualité (tient donc ?!).
Ceci est dû à la rigueur du climat, combinée à une terre pauvre, aux écarts de température jour/nuit, avec une exposition en plein soleil. Tout ceci pousse la plante à produire en masse des antioxydants, principalement contenus dans les fruits.
Donc la finalité n'est-elle pas la production locale ? Il paraît intéressant dans le cadre d'un vie en autarcie de posséder quelques uns de ces plants, très rustiques et peu exigeants, mais qui produisent plus de vitamines qu'un oranger.....
Ps : J'ai actuellement cinq plants (dont un de 70cm) qui ont 5 mois dans une balconnière (40cm*10cm) sur le rebord de ma fenêtre; comme quoi tout est possible !
Je précise juste que la souche Lycium comprend une vingtaine d'espèce différentes, donc deux principales comestibles : chinensis et barbarum. J'ai eu dans les mains la carte de répartition des variétés dans le monde, et effectivement le genre lycium (lyciet) apparaît en France, mais l'étude semble avoir confondu avec d'autres espèces. Donc attention à l'intoxication ! Le fleurs de Barbarum ont la particularité d'être violettes (la souche Lycium europaeum a des fleurs plutôt roses tirant sur le blanc), ce qui permet d'écarter la plupart des cas....En tous cas cela montre que l'espèce est cultivable en France ! (contrairement à ce qui est annoncé sur certains sites !)
Puisque le sujet semble intéresser des membres d'Olduvaï, je mets un lien vers mon jardin virtuel du site Graines et plantes où je décris la culture de cinq plants de Goji avec des moyens minimes (sans engrais ni produits du commerce ajoutés) depuis octobre 2008.
La lecture n'est trop aisée puisque de bas en haut mais bon...
Voici la variété Lycium europaeum
Qui donne des fruits ronds :
Avec sa répartition (incomplète) en France :
Cet arbrisseau est très épineux et se reconnaît bien (présence d'épines, fleurs, fruits). je l'ai rencontré en Bretagne l'année dernière. En revanche, je ne pense pas qu'il soit comestible (certains botanistes pensent qu'il est même violemment toxique, d'autres comestible mais sans valeur nutritive...).
En tous cas, ses propriétés semblent éloignées de l'espèce Barbarum....
Au sujet des "wolfberries", nom anglais du goji, je pense que l'on doit redoubler de prudence, vu que les exportateurs confondent volontairement les deux espèces "barbarum" et "chinensis". J'ai pu voir plusieurs lots en vente de "wolfberries", mais en regardant de plus près, ce sont des "chinensis" que l'on retrouve dans la cuisine asiatique, et réputés plus culinaires que médicinaux.
Certains vont même jusqu'à nommer leurs produits "lycium chinensis tibeticum" ! Et d'ajouter que la souche "barbarum" n'est qu'une variété cultivée de l'espèce sauvage "chinensis" !!! Bref, info de distributeurs qui se font une guéguerre commerciale pour notre plus grand bonheur de payer....
En attendant une autoproduction bio et sans taxes, sans irradiation, sans pétrole pour l'acheminer depuis l'autre bout de la planète !
Il me semble que nous devons être deux à échanger des graines de goji sur le site graines et plantes, donc rien n'est perdu !
Pour suivre le sujet sur le Goji, je vais aujourd'hui parler du Bouturage du Goji.
Je n'ai trouvé aucun renseignement à ce sujet et ai improvisé sur le tas. Comme les lyciums sont de la famille des solanacées, j'ai appliqué la même méthode qu'à un plant de tomate:
1 Voici le plant à bouturer. il fait à peu près 60 cm. Je l'ai coupé à 3 cm, juste au dessus du noeud avec la feuille. Et afin de faire une coupure nette et ne pas écraser les fibres je l'ai réalisée au cutter lentement.
2 Voici le plant une fois coupé, et la future bouture (débarassée de quelques feuilles) sur un papier quadrillé pour mieux saisir les proportions.
3 : Le milieu de la bouture.
On peut utiliser la méthode dans un verre d'eau, mais je préfère la mise en terre (de récup) dans un petit pot de verre recouvert d'un film plastique afin de conserver l'humidité.
Le principal problème est la déshydratation progressive de la bouture en attendant la reprise du système racinaire ou des canaux de la tige. C'est un genre de "coup de pompe" que l'on observe quelques heures après la coupe.
4 la prise de la bouture.
Après deux jours flétris, la bouture a repri du tonus ! L'humidité du milieu a évité toute perte en eau et l'humidification par les feuilles. C'est un procédé assez étonnant. Un fois où j'étais parti en vacances en laissant mes plantes dans une serre de fortune faite avec un aquarium, au bout d'un mois, les plantes (tomates) avaient produit des racines aériennes et même certaines partant de la base des feuilles pour absorber l'humidité de la serre !
Au final, la bouture va sûrement bien prendre. Cela représente une bonne manière de multiplier les plants sans partir de graines (la croissance est assez lente sur le début); sachant que le goji grandit très vite.
Il reste à savoir si la coupe sera fructueuse par la production de plusieurs branches....
Sous le petit pot de verre, on peut voire une petite racine. La bouture a finalement pris et est en attente de rempotage (en compagnie de quelques pourpiers qui se sont immiscés dans l'expérience...).
Pendant mon déplacement, j'ai cassé une branche de goji (d'un plant qui en avait deux), je l'ai également mise à bouturer, et elle semble bien partie !
Une petite photo des deux boutures (à comparer avec ci dessus...):
Et une autre du plant taillé :
En plus d'avoir renforcé le plant (tige moins frêle et feuilles plus charnues), deux rejets sont apparus sur le bout, donc l'expérience visant à produire plusieurs branches a bien fonctionné !
Afin de mieux comprendre le phénomène du pinçage d'une plante, j'ai trouvé une petite note explicative et bien rédigée sur le site Des bactéries et des Hommes :
"
Pour réaliser le pinçage, il vous suffit de presser 'fermement'
la tige (entre le pouce et l'index) aux environs de l'apex jusqu'à
sentir un léger 'crAck'.
Cela aura pour résultat
d'endommager les vaisseaux impliqués dans la circulation de la sève (situés dans le pourtour de la tige), la tige conserve toutefois une
certaine rigidité.
Pour obtenir le même résultat, il est également possible de vriller légèrement la tige sur elle-même.
L'interruption
du circuit d'alimentation entre le/les apex et le reste du plant va
provoquer un déséquilibre hormonal qui aura pour conséquence le
développement des ramifications antérieures au point de pinçage.
Pour
comprendre le phénomène, il faut s'arrêter un instant sur les
propriétés et la localisation des hormones intervenant dans la
croissance :
L'auxine ou acide indol acétique (AIA): synthétisée dans l'apex,
elle joue un rôle dans l'élongation (=auxèse) et la multiplication
cellulaire. Elle stimule l'initiation des bourgeons mais inhibe leur
développement (> phénomène de dominance apicale).
Les citokynines: synthétisées dans les racines,
elles complètent le rôle de l'auxine dans l'allongement cellulaire en
agissant là où cette dernière n'agit pas. Elles interviennent dans la
néoformation des bourgeons en contrecarrant l'effet inhibiteur de
l'auxine.
Il y a donc deux influences antagonistes : celle
de l'auxine qui part des bourgeons terminaux vers les racines dont
l'effet est inhibiteur, et celle des cytokinines qui part des racines
pour monter aux bourgeons dont l'effet est stimulateur.
Bref,
lorsque l'on pince un plant, on interrompt la diffusion de l'auxine
(développement de(s) apex) au profit des cytokinines (développement des
ramifications).
"
Après la théorie, la pratique avec de nouveaux pinçages des plants de Goji.
Hormis deux plants qui ont également été pincés, revoici le plant initiateur du carnage :
Remarquez qu'en à peine six jours, il y a déjà une bonne différence avec la photo précédente.
Afin de faire croître les deux petits bourgeons, je retaille l'apex :
En plus de ramifier le sommet, le pinçage permet aussi de rigidifier la plante.
En effet le tronc d'un second plant de goji a gagné en épaisseur, ainsi que deux nouvelles branches apparues depuis le premier pinçage (peut être de futures boutures...)
Vue du tronc de deux plants de goji voisins (et de quelques pétales de fleurs qui sont tombées pour l'occasion...). Plant pincé à droite.
Et enfin une vue des trois boutures, dont la première au milieu, un peu plus vieille et en pleine forme, qui attend un repiquage...
Voilà, il y a a maintenant 9 plants de Goji (dont un issu d'une branche cassée). Une petite culture est donc possible et peut facilement gagner en proportions....
La taille du plus grand plant aux alentours de la mi-mars a généré deux branches qui font maintenant la même taille !
Pour environ 60 cm, cela fait une croissance de l'ordre de 2 cm par jour !
Photos des deux branches à droite et des autres plants à gauche, accrochés à leur unique tuteur de pailles (en attendant mieux...)
Les feuilles sont beaucoup plus fines, mais tendent à grandir au fil des jours. C'est sans doute la vague de chaleur qui a provoqué une telle croissance. La tige est en tous cas presque aussi épaisse que le tronc principal.
Un petit aperçu du pinçage du premier plant de goji :
il y a à présent deux bourgeons qui sont bien partis pour devenir des branches, et les deux premiers bourgeons un peu à la traîne....
Et vue de la première bouture effectuée, qui va bientôt être rempotée :
La plante en compétition est bien entendu du pourpier, omniprésent dans la terre de récupération !
Début de la semaine : repiquage de deux plants de goji dans le potager. Tout va bien jusqu'ici, même après une petite gelée nocturne (-1°C en juin, vous avez bien lu....) !
Les deux plants sont des boutures d'un mois et demi environ :
J'ai procédé à un étêtage afin de favoriser les petites branches latérales.
Exposition plein soleil, de l'eau quand il pleut....
Ces deux plants ne sont pas vieux et il aurait peut être fallu attendre l'apparition de bois, mais j'espère que cela se réalisera avant l'hiver; au vu des autres plants (que je conserve dans de grands pots par précaution), cela ne posera à mon avis pas de problèmes.
tarsonis
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire