Objectif : Aménagement de l’ancien bassin de retenue d’un moulin pour en faire un lieu de production alimentaire : potager, micro-pisciculture, poulailler.
Salut !
Pour vous situer les contexte, faut que je vous raconte un peu ma vie (rien de sale, les mineurs peuvent lire ).
J’habite un très ancien moulin (milieu 18ème), qui présente la particularité d’avoir le bassin de retenue d’eau adossé à la maison, alimenté à l’époque directement par le bief depuis la prise d’eau située à environ 400 mètres en amont.
Si on raisonne en termes de permaculture, ce bassin ne correspond précisément à aucune zone, puisqu’il est rattaché à la maison (deux accès directs) et est parfaitement maçonné, mais se situe à l’extérieur. Il n’est donc pas en zone 1, puisqu’il est entièrement bétonné : il ne s’agit pas d’un espace « cultivable » à proprement parler, puisqu’il n’y a pas de terre au sol
Mais il n’est pas non plus en zone 0, puisqu’il est en extérieur, tout en étant protégé du vent du nord et très bien exposé (plein sud, comme la maison).
La surface est intéressante, environ 100 m2, l’accès est facile de l’intérieur de la maison, il y a une terrasse, et les anciens propriétaires y avaient aménagé un appentis de belle taille pour y stocker du bois. Mais le seul moyen d’accéder à cette piscine est de passer par l’intérieur puisque l’arrière de la maison est inaccessible à pied, en voiture, en quad ou à cheval : une bande de 200 mètres de ronces à franchir, entre la rivière qui sépare le terrain en 2 et une pente à pic d’environ 30 mètres de haut. Y’en a qui ont essayé…
J’ai donc décidé (après avoir perdu toutes mes poules suite à une descente du goupil) d’y aménager le poulailler, un local technique (groupe électrogène, réserve pour les poules, couveuse, quelques outils…), une volière pour les pigeons, une micro-pisciculture, et, enfin, une serre pour les plantes gourmandes en chaleur et en luminosité.
Le problème, c’est que tout cela nécessite beaucoup de flotte, que le bief est comblé depuis plus de 50 ans, que la rivière a été domestiquée en 5 km amont par une digue (ce qui n’est pas un mal pour les habitant du vallon, visiblement) et que le bief n’est plus exploitable.
Par contre, il y a, une cinquantaine de mètres derrière la maison, un ancien « puits » d’un mètre de profondeur qui est en fait un captage de 2 petites sources et qui remonte à Mathusalem. Comme il est situé environ un mètre plus haut que le bassin, l’idée est de la remettre en état et de la faire couler, par effet de vases communicants, dans une série de 3 petits bassins de 1000, 800, puis 500 litres, pour y élever respectivement des truites (le ratio en intensif étant, selon la FAO, de 30 à 50 kg par mètre cube, dès lors que l’eau reste fraîche et le bassin, un peu à l’ombre, ce qui sera le cas). J’ai demandé à un ami pisciculteur de venir voir le débit : c’est possible selon lui s’il se maintient en été, ce qui est le cas (même à l’été 2015, le débit n’avait pas faibli pendant les 3 mois sans pluie).
Pour l’oxygénation des bassins, surtout importante en été, je compte utiliser des bulleurs solaires.
Les bassins seront reliés par un système de trop plein, l’eau du bassin des truites s’écoulant dans le bassin des carpes, et celle du bassin des carpes, dans le bassin des écrevisses. L’eau courante sera évacuée vers la rivière en bout de course par un trou d’évacuation au sol dans le mur du bassin de rétention, qui avait été aménagé lors de son assèchement définitif pour évacuer l’eau de pluie.
L’ordre des bassins par rapport à l’arrivée d’eau (truites-carpes-écrevisses) n’est pas neutre : il correspond aux besoins respectifs de chacune de ces espèces : les truites (des ombles de fontaine, e fait) ont besoin d’une eau pure, courante et oxygénée, alors que les carpes sont plus tolérantes sur ces deux points (eau plus tiède et un peu plus « polluée » par d’autres poissons), et les écrevisses y sont parfaitement indifférentes (elles ont été testées par un labo canadien dans de l’eau saumâtre, peu profonde et presque sans courant. Pour ma part, je les ai testées en aquarium de 100 litres et elles se sont même reproduites).
La serre (2mX4m), en douglas (parce que c'est bien connu, le Douglas est imputrescible. Pas taper, Semper ) et tôle ondulée transparente sera irriguée par un système de goutte à goutte gravitaire raccordé aux bassins, testé l’année dernière sur les tomates en serre : pas d’électricité, pas de raccordement au réseau d’eau. Et pas de risque de se retrouver à sec en cas d’absence prolongée.
Ce système, non dépendant d’une alimentation électrique, est sensé m’assurer un approvisionnement en protéines (œufs, poissons) et en légumes « fragiles » (tomates, aubergines, melons…). Le tout, à l’abri des prédateurs et des regards.
Voilà pour le projet dans sa globalité.
On passe aux étapes de réalisation.
1 - Nettoyage des bordures du puits
Au début, je pensais (puisqu’on me l’avait dit) que c’était l’antépénultième propriétaire qui avait aménagé ce point d’eau avec une buse béton. En fait, un ami qui bosse dans la restauration de vieilles bâtisses est venu voir l’agencement du truc : il est construit en pierres assemblées par un mortier de chaux et recouvert d’une sorte de « ciment » jaune, apparemment fait avec du sable de la rivière. Le tout est parfaitement étanche. Et les arrivées d’eau principales se font par le bas du puits, qui a été creusé à la jonction de 3 petites sources.
Le « puits » étant dans un état d’abandon complet, il fallait d’abord le curer, aménager une petite plateforme pour pouvoir y travailler, refaire une chape de béton, et le coffrer en bois.
Le captage avant nettoyage :
Le captage après nettoyage :
2 – Amener l’eau.
C’est la condition sine qua non au fonctionnement de l’ensemble. La pente est faible, donc un écoulement purement gravitaire sera difficile. C’est pour cela (et pour le gel) que j’ai opté pour un capatge de l’eau via un tuyau d’alimentation (les tuyaux semi-rigides bleu et noir utilisés pour les alimentations domestiques) de 50 mètres.
Mais avant tout, après curage (les trois quarts de la hauteur étant dans la vase) et déblayage, il fallait s’assurer que l’eau parviendrait bien, par ce système, jusqu’au bassin.
Pour ça : méthode simple : enfoncer le tuyau dans le tube du trop-plein, faire un joint temporaire en manchon mousse isolant et dérouler le tuyau jusqu’au bassin :
Après s’être époumonés pendant 5 minutes : ça coule !
2 – Amener l’eau.
C’est la condition sine qua non au fonctionnement de l’ensemble. La pente est faible, donc un écoulement purement gravitaire sera difficile. C’est pour cela (et pour le gel) que j’ai opté pour un capatge de l’eau via un tuyau d’alimentation (les tuyaux semi-rigides bleu et noir utilisés pour les alimentations domestiques) de 50 mètres.
Mais avant tout, après curage (les trois quarts de la hauteur étant dans la vase) et déblayage, il fallait s’assurer que l’eau parviendrait bien, par ce système, jusqu’au bassin.
Pour ça : méthode simple : enfoncer le tuyau dans le tube du trop-plein, faire un joint temporaire en manchon mousse isolant et dérouler le tuyau jusqu’au bassin :
Après s’être époumonés pendant 5 minutes : ça coule !
Les tuyaux d'adduction sont merdiques à utiliser : très rigides, leur déroulage à plat est pratiquement impossible. Mais comme ça ne gêne pas l'écoulement, j'ai choisi de les glisser par la suite dans des tuyaux PVC de 40, ce qui me permettra de régler la pente un peu plus précisément, puis de camoufler l'ensemble proprement.
3 - Aménagement de la première cuve.
3 - Aménagement de la première cuve.
Je vous passe la phase de nettoyage (2 heures). Une fois posée, ça donne ça :
Vous remarquerez le tuyau d'arrosage qui sert de dévidoir du trop plein vers la rivière :
Vous remarquerez le tuyau d'arrosage qui sert de dévidoir du trop plein vers la rivière :
Je pose le second bassin cet AM, et je poursuis les réglages.
Température de l'eau mesurée de matin : 6°C.
Température de l'eau mesurée de matin : 6°C.
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